aperçu du contexte. immortalité. La notion même semble fantasque, un rêve qui accompagne l’humanité depuis la nuit des temps. La pensée d’une vie éternelle est une hérésie, se dit le jeune scientifique alors qu’il arpente les laboratoires du quarante cinquième étage, jusqu’à lors défendu. Entre les fioles et les distillateurs bouillonnent pourtant les chimères, les silhouettes vêtues de blanc sont penchées sur des promesses d’infini, de régénération, de réincarnation, de dons improbables. Il écoute vaguement le discours de son guide, ses yeux s’égarent sur les cartes et les visages, ces êtres impossibles qui défient la mort et l’épreuve du temps. Ces hommes et ces femmes devenus cobayes pour le bien de l’humanité, eux qui refusent de partager les secrets de leur éternité. (...) Loin de l’ombre des géants de fer, la colère gronde, sous le couvert de l’asphalte et du ciment, dans les sous-sols les voix s’élèvent comme un tambour de bataille. Quelques clusters d’immortels se retrouvent, rassemblés par une cause commune : protéger les leurs et ceux qui ne peuvent pas se défendre. Ceux qui ne savent pas, ceux qui ne peuvent pas se battre, ces dieux déchus, enfermés dans des carcasses humaines ô combien vulnérables. Leur existence n’est plus un secret. Ils sont menacés par un ennemi puissant, un ennemi bien plus ancien que la plupart veulent bien admettre, forgé par la cupidité et l’envie, un ennemi qui ne recule devant aucun obstacle, aucune horreur.